François
AUBRUN

(1934 - 2009)

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Oeuvre indisponible à la vente, elle a été proposée dans le cadre de l'exposition "EXPOSITION INAUGURALE AU PAVILLON DE LA REINE JEANNE"

À flanc de lumière II (n°119), 1967

Huile sur toile, signée en bas à droite.
97 x 130 cm

Provenance : 
Famille de l'artiste


À FLANC DE LUMIÈRE

Voyageant avec son grand-père à Aix en Provence en 1949, François Aubrun découvre un nouveau paysage, très différent des Hauts-de-Seine,  son lieu de naissance. Il s’installera par la suite au pied de la Sainte Victoire,  dans le  petit village du Tholonet où vit déjà André Masson.   Tout jeune homme, Aubrun avait suivi à l’Académie de la Section d’or, à Paris, l’enseignement de Jean Souverbie et les cours de sculpture de Paul Niclausse  au début des années 1950. Puis il était entré à l’Ecole des beaux-arts.  La découverte du paysage aixois, celui-là même que Cézanne avait déjà  attentivement observé, est une révélation qui va le conduire vers une  exploration plastique qui interroge toutes les dimensions de la lumière,  de la transparence, de la matière. Une intense poésie s’en dégage. Dans la peinture d’Aubrun, les éléments physiques du paysage (la rivière,  la brume) trouvent un chemin plastique (liquidité, fluidité) qui les conduit à une idée plus conceptuelle (le féminin). Surmontant la forme pour accentuer  ses recherches sur la couleur et la matière, Aubrun ne se considère pourtant pas pour autant comme un peintre abstrait. Travaillant au plus près de la nature, il cherche plutôt à concentrer ses forces et son essence dans ses toiles, une démarche qui n’est pas sans rappeler les fondamentaux de la  peinture asiatique. 

Au fil de sa carrière, sa palette chromatique s’atténue pour devenir blanche, noire et grise. Vers la fin de la vie de l’artiste, ses recherches se concentrent plus particulièrement sur le noir, qu’il déploie dans toutes ses tonalités,  cherchant dans la superposition de strates de matière, dans les coups de  pinceau, le surgissement de la lumière et cette transparence qui ont été  les fils conducteurs de son travail plastique.  Aubrun a partagé son temps entre création et enseignement puisqu’il fut professeur de peinture à l’université de Marseille (site de Luminy) puis  à l’école des arts décoratifs de Nice. Il fut nommé directeur de l’Ecole des beaux-arts de Toulon, qu’il dirigea de 1974 à 1980 puis enseigna aux beaux-arts de Paris jusqu’en 1992. Il exposa très régulièrement son travail, en France  comme à l’étranger. « L’acte de peindre se passe seul et il ne faut jamais souffrir de solitude si  on veut peindre. La peinture n’est pas un métier, c’est un cheminement  qui se conduit uniquement dans la solitude. » Le cheminement artistique de François Aubrun est intimement lié au lieu  où il avait choisi d’établir son atelier, le domaine Saint-Joseph. Lieu spirituel, retraite au coeur de la nature et point de vue dominant sur la Sainte-Victoire, qui avait appris, pour les peintres qui l’observeraient ensuite, la leçon de  Cézanne…